la voie vers  la maitrise de l'art 

Il est tout d'abord  important de discerner ce qui est important et prioritaire. Avoir choisi de pratiquer un art martial traditionnel implique bien souvent un engagement à moyen et /ou long terme pour prétendre arriver à la maitrise de son art.

- Tout d'abord, prendre le temps, pas de place pour l'empressement, il faut s'accorder le temps nécessaire, ne pas y voir une contrainte mais plutôt un atout car un programme d'enseignement peut parfois sembler long et difficile et peut dérouter un nouveau venu persuadé à tort qu'il n'y arrivera pas. En se disant qu'on a le temps, on se met à l'aise face à la tâche à accomplir et nous pourrons ainsi construire chacun à notre rythme ( nous sommes pas des machines identiques ) des bases solides et durables qui seront inscrites à jamais en nous. 

- Vient ensuite la motivation qui a aussi une place privilégiée dans notre ascension. Elle a forcement plusieurs degrés qui vont de la simple curiosité à un intérêt partiel ou total de la pratique jusqu'à la passion sans faille voir l’excès. Le juste milieu est souhaitable  pour générer un intérêt suffisant, la passion emmène forcement plus d'implication et l’excès à bannir car pouvant causer traumatismes physiques et/ou psychologiques. S'impliquer entièrement c'est la garantie d'obtenir le succès dans la démarche entreprise. Cette motivation sera parfois capricieuse avec des hauts des bas, rien d'anormal non plus, nous ne sommes que des humains soumis durant notre parcours à des émotions, des pressions, contraintes, joies , peines....  tant que l’intérêt, la petite flamme voir la passion sont là pas d'inquiétude. Il faudra simplement veiller dans les moments difficiles à entretenir un minimum cette petite flamme.

-  Accepter l'enseignement proposé est important car il faut partir du principe qu'en débutant dans la pratique nous n'aurons pas une vision objective et réaliste de la chose, de ce qui est important ou pas. Il ne s'agit  pas pour autant de s'abandonner sans apporter une réflexion sur la pratique ce qui n'est pas souhaitable mais seulement  d'accorder notre confiance à l'enseignement sans remettre en doute l'utilité de certaines facettes ou contenus. On aura forcement plus d'affinité pour tel exercices ou telle forme, on pourra éprouver de la lassitude dans un exercice répétitifs mais rien n'est là par hasard et l'on comprend parfois bien plus tard que cela avait un sens.

- Implication, détermination et intention sont primordiales. Nous pratiquons un art martial  il faut donc s'entrainer avec un esprit martial et une intention profonde qui sera généré par la concentration dans le geste effectué . Si je donne un coup de poing je suis focalisé à 100 % sur celui ci  dans le moment présent avec une attitude et un esprit martial , ce qui est autour n'a plus lieu d'être et ne doit pas me distraire. Affuter son esprit martial est indispensable et contribue largement à l'efficacité d'une technique et de notre travail en général. Il ne faudra toutefois pas confondre esprit martial et agressivité. Le premier visant a optimiser le geste et son efficacité et affirmer notre volonté dans celui ci avec une détermination maximale et sans faillir, le second n'étant qu'une manifestation de violence, voir de haine. L'esprit martial peut ouvrir des perspectives utiles de ressenti , d'anticipation, de spontanéité, de concentration ultime et de génération de puissance et d’énergie. L'agressivité ou colère n'apporte rien de plus que perte de contrôle, force,et violence qu'il faudra certes gérer et ne pas sous estimer malgré tout. Un homme ou une femme d'ailleurs  vraiment en colère qui arrive vers vous pour vous faire du mal peut impressionner car ce ressenti soudain de violence affiché peut vous déstabiliser, vous perturber psychologiquement...

Durant nos périodes d'entrainement, parler, discuter, laisser vagabonder son attention en pratiquant c'est malheureusement du temps perdu et inutile, cela n’empêche pas pour autant de s'accorder du temps pour la convivialité et la discussion mais il ne faut pas mélanger les deux au risque d'obtenir une pratique superficielle sans consistance technique et mentale.

 - observation , précision et auto-correction sont nécessaires. Chaque geste techniques à ses particularités et il n'y a pas de place pour l'approximation. Il faut prendre le temps de comprendre le geste, d'assimiler tous les détails de sa mise en œuvre et d'observer notre façon de l’exécuter pour s'auto-corriger. Il faut donc privilégier une relative lenteur afin de bien acquérir le geste et s'en imprégner. Une fois le geste juste ancré et mémorisé nous pourrons nous concentrer sur le reste et apporter vitesse, puissance, intention...

- Pour finir la persévérance est le seul moyen de s'améliorer sans cesse et il n'y a point de limite à cela. C'est nous et seulement nous qui décidons à un moment donné si cela nous suffit ou si nous voulons continuer vers la maitrise du style pratiqué d'abord en venant à bout du programme d'enseignement, ensuite en cherchant à explorer d'autres façon de vivre et pratiquer l'art martial car tout au long du chemin certaines facettes et bienfaits non perçus au départ se manifestent naturellement et dépassent le simple aspect martial de la pratique et d'autres aspirations apparaitront encore peut être, qui sait ?